Tout a commencé par une annonce en classe... Nous avions la possibilité de nous inscrire à une activité organisée par notre université qui consistait à la fabrication de gâteaux chinois. Imaginant déjà une orgie gastronomique, je me suis empressé de mettre mon nom, après avoir versé 30 RMB.
Au fil de la semaine, j'appris que ce n'était pas de gâteau chinois qu'il s'agissait mais de biscuits chinois... Qu'importe, mon estomac supportera! Et puis ma partenaire de langue, 赵挣 (Zhaozheng), me téléphone et me demande si je participerai à ladite activité. Je lui réponds par l'affirmative. Elle m'expliquera plus tard que c'est en fait sa classe et son professeur qui sont à l'origine de l'activité. Chouette, me dis-je, naïf et innocent que je suis, ça sera l'occasion de rencontrer des étudiants chinois et de faire un brin de causette!
Puis, le jour J arrive, le 4 décembre 2009 à l'heure H, 13h30, au lieu L, 3ème étage de la cafétéria des étudiants chinois. J'arrive avec Lara, une camarde de classe canadienne. Surprise, il n'y a que des filles! Seul représentant du sexe masculin, j'avance fièrement parmi les rangs, puis m'assois vers les les quelques représentantes féminines de ma classe. Puis, pour mon plus grand bonheur, deux camarades de classe thaïlandais viennent renforcer la présence de testostérone de la salle!
S'en suit une courte période d'attente interrompue rapidement par un joyeux vacarme... Une ribambelle de marmots débarquent, la plupart portant un foulard rouge (qui indique qu'il appartiennent au PCC. Si je me souviens bien, on les appelle les "pionniers"... à vérifier!). Les places vacantes sont prises, la salle est pleine, les lumières s'éteignent, un projecteur s'allume... Pendant qu'on nous explique que nous allons faire des cookies au chocolat (...pas très chinois tout ça), nous nous demandons tous la raison de la présence de ces enfants... Nous savons tous déjà pourquoi, même si personne nous l'avait expliqué: nous allons faire les potiches!
Adieu rencontres entre étudiants, conversation en chinois, plongée dans la culture gastronomique de ce pays... Bonjour flash, appareils photos, sourires forcés (ou pas), dignité! Une fois dans la cuisine, nous remarquons que nous allons être divisé en petits groupes, chacun représentant un animal, mythique ou réel: 猴队 (l'équipe des singes),牛队 (l'équipe des boeufs), 龙队 (l'équipe des dragons -> le mien!). Dans chacun, des enfants ainsi que des étudiants chinois, sans oublier les étrangers.
Après une explication pratique du déroulement de la recette, nous nous rendons compte que la seule chose qu'il faudra faire c'est de jeter les ingrédients dans le bonne ordre et laisser la grosse machine mélanger le tout. Le reste consistera à donner une forme aux biscuits et à les enfourner...
Déjà, les flashs commencent à crépiter, dans tous les sens, enfin...surtout en direction des étrangers. Apparemment, quelques femmes (les mamans?) étaient venues en renfort afin d'immortaliser l'avenir de la Chine avec quelques Occidentaux. Peu importe qui nous sommes, peu importe ce que nous pensons, peu importe que nous soyons d'accord...
Chacun retourne alors à son poste et nous faisons commençons la recette, le tout agrémenté, encore et toujours, de flash, de requêtes du genre "Tu peux venir?" "Va voir vers les enfants" "Photos de groupes...eh! Oui vous, venez aussi sur la photos" et j'en passe... Là on se demande pourquoi on a payé! La plupart des étrangers savaient déjà la fascination que le Chinois a pour l'Occidental... Pour ma part, j'avais déjà vécu ça à moult reprises comme par exemple lors de mon excursion dans les montagnes jaunes (cliquer ICI). Je l'avoue, parfois c'est agréable voire même flatteur. En Suisse, jamais un inconnu m'a demandé de poser à ses côtés, sans même savoir qui j'étais. Mais la répétition casse tout le charme et finit par franchement énerver!
Les cookies finissent de cuire, une bonne partie est réservée aux braves bambins qui étaient déjà repartis, sans avoir eu le temps d'échanger quelques mots... Ah ben non, ça faisait pas partie de leur programme!