Deuxième et dernière journée à l'exposition universelle de Shanghai (cliquer ICI pour lire la première journée). Aujourd'hui, pas de temps à perdre car je dois être à 17h37 dans le train qui me ramènera à Nanjing. Principal objectif de la journée: le pavillon chinois.
Le jour précédent, nous avions déjà essayé de le visiter mais, pour une histoire de réservation de billets d'entrée, nous n'avons pas pu y aller. Ce dimanche matin, arrivant à peine 15 minutes après l'ouverture du site, mauvaise surprise, tous les accès au pavillon chinois ont été vendus. Confus mais pas découragés, nous parions sur notre "occidentalité" pour rentrer malgré tout. Je vous l'ai déjà souvent expliqué, les Chinois sont assez fan des Occidentaux. Il est bien vu d'avoir des amis occidentaux, de se faire prendre en photo avec eux, en bref, l'Occident, c'est fashion! Difficile de comprendre ce comportement, surtout si l'on imagine la situation inverse. Je crois qu'il ne viendrait à l'idée de personne de demander à un Asiatique qui se promène tranquillement dans la rue en Europe de le prendre en photo.
En Chine, les choses sont différentes. Déjà, le pays n'est pas (ré)ouvert au monde depuis si longtemps que ça. Véritablement, la Chine a ouvert ses portes au début des années 90, alors que le pays vivait des réformes économiques, orchestrées par Deng Xiaoping. A Nanjing, il y a très peu d'Occidentaux, surtout en comparaison de Shanghai. Mis à part autour des universités, il est rare de croiser un autre "Blanc". Shanghai au contraire en regorge et cet attrait pour l'Occidental semble s'atténuer.
Naïvement, je croyais que l'expo allait être dans la même veine, grosse erreur! Elle draîne en effet non seulement des Shanghaïens mais aussi des Chinois de tout le pays, pour ceux qui ont les moyens de s'y rendre, évidemment. Alors que je m'attendais à ce qu'on nous ignore, ce fut tout le contraire. Bien plus souvent que d'habitude, on nous prenait en photo, souvent à la dérobée. Si j'aime vraiment beaucoup lier de nouveaux contacts, comme ce fut le cas vendredi (cliquer ICI), ces rencontres forcées me mettent vraiment mal à l'aise.
Voilà pour les mauvais côtés... Pour les bons, si on sait saisir des opportunités au bon moment, on peut obtenir beaucoup de choses. Pas seulement si on est blanc d'ailleurs. Si on sait lier contact avec quelqu'un, des portes a priori fermées s'ouvrent soudainement, parfois au-delà de vos espérance. Ce fut notre cas ce jour-là.
Nous repérons un bénévole qui nous semble sympathique, juste à l'entrée des groupes pour le pavillon chinois. Là, nous lui expliquons notre cas. Dans un premier temps, il nous dit qu'il faut absolument avoir ces réservations. Nous répondons que nous n'avons pas pu en obtenir mais que nous souhaitons vraiment vraiment visiter ce pavillon. 30 secondes plus tard, il allait demander à un policier. Il revient et nous dire de repasser dans 2 heures.
En attendant, nous nous rabattons sur le stand hong-kongais, à deux pas de celui de la RPC. Ce fut d'ailleurs un grande surprise pour moi de découvrir que non seulement Hong-Kong mais également Macao et Taïwan possédait leur propre pavillon. J'imaginais au contraire que pour affirmer son pouvoir sur ces régions au statut spécial, aucun cadeau ne leur serait fait. Les rapports qu'entretiennent la Chine et ses régions autonomes et autres villes au statut spécial semble bien plus complexe.
J'avais déjà essayé plusieurs fois d'aborder le sujet avec des connaissances chinoises. Hong-Kong, Taïwan, Macao, le Tibet et j'en passe, tout ceci est chinois et rien que chinois. Pourtant, en pratique, la situation semble plus nuancée. Lorsque j'ai réservé mon billet d'avion de Nanjing à Pékin, j'ai eu la grande surprise de me faire refuser l'accès au billet les meilleurs marchés. Raison: réservés au Chinois, interdit aux étrangers mais également aux habitants de Hong-Kong, Taïwan et Macao. En conclusion, si la facade semble lisse, si la Chine semble monolithique, la réalité est bien plus complexe. Parfois un traitement de faveur, comme pour cette expo, parfois une sanction, comme pour la réservation de billet d'avion...
Parenthèse politique interne close! Ce pavillon hong-kongais se révélera au final plutôt décevant. Après 1h30 de queue, la visite rimera avec insipide. A l'exception d'un petit jardin "mignon" au sommet de la construction, rien à retenir. 5 minutes plus tard, les deux heures sont presque écoulées, nous nous rendons sans grand espoir à la rencontre de notre nouvel ami bénévole.
Pavillon hong-kongais
Sur le escaliers qui nous conduisent sur la terrasse du pavillon
La terrasse et son jardin
Pavillon taïwanais
A gauche, le pavillon hong-kongais et à droite, en forme de lapin (ne me demandez pas pourquoi!), le pavillon de Macao
Mauvaise surprise, il est absent. Décidés, nous abordons un autre bénévolat: refus. Deux policiers: refus catégorique. Un peu déçu, nous rebroussons chemin lorsque nous apercevons "notre" bénévole arriver. Tout sourire, nous allons à sa rencontre. Il retourne parler à un homme de l'entrée. 1 minute plus tard, il revient, nous dit que c'est bon et qu'il faut le suivre. Nous passons devant un groupe et paf, nous voilà dans le pavillon chinois! Comme quoi, "rien est impossible" rime parfois avec Chine!
De gauche à droite: moi-même, notre nouveau pote chinois bénévol et Christian, mon ami allemand
Que dire de ce pavillon. Déjà qu'il est monumental et rouge, la couleur du bonheur ici. Par sa forme se dégage un impression de puissance, un pyramide inversée dont on aurait enlevé le sommet. Après un bon moment de file d'attente (surprise, il y en avait un à l'intérieur du bâtiment^^), début de la visite. Au moyen d'un ascenseur qui ressemble à un train, nous arrivons au dernier étage. Là, une projection de l'évolution de la Chine, depuis le début du 20ème siècle jusqu'à aujourd'hui. Un peu comme le film canadien (cliquer ICI), pas de parole, plutôt des évocations, parfois même un peu de poésie. La court-métrage terminée, on retrouve l'évolution de la Chine par des mises en scène d'intérieur.
La pavillon chinois. Son architecture est remplie de symboles mais j'avoue ne pas être très au clair... Ce que je peux dire, c'est que ce bâtiment, ainsi que l'Expo Culture Center (cliquer ICI), l'Expo Center, le Pavillon Theme ainsi qu'une espèce de promenade très moderne appelée Expo Axis seront conservés après l'exposition...
Anecdote: Comme vous pouvez le voir sur l'image, il y a un très large escalier qui permet d'accéder au pavillon mais tout le monde est obligé de s'entasser sur l'escalier roulant (à droite de l'image)
Détail
Sous le pavillon, 2 escaliers roulants
Apparemment, un intérieur chinois typique en 2008... Mouais...on va dire que c'est le cas, mais de loin pas chez tout le monde!!
Suit la salle "historique". Dans un précédent article, je vous avais déjà parlé de cette célèbre peinture (cliquer ICI) qui retraçait la vie quotidienne sous la dynastie des Song (960-1279). Un trésor inestimable pour la Chine puisqu'il permet de voir tout un tas de scène de la vie de tous les jours, permettant ainsi d'avoir une petite idée de la Chine il y a 1000 ans. Dans cette salle, on retrouve cette peinture en version XXL et...en vie! En effet, les personnages bougent, vaquent à leur occupations, comme si la vie leur avait soudainement été insufflée. Cerise sur le gâteau, on peut admirer l'original juste à côté, bien surveillée par deux soldat de l'armée rouge...
La toile vivante...de nuit...
La scène la plus célèbre de jour...
...Et puis de nuit...
Là voilà en vrai
Le reste de l'exposition est clairement écolo. On traverse une forêt imaginaire, on passe près d'une habitation en forme de cube, des dessins d'enfant qui imagine le futur, et puis un petit train qui nous transporte un monde coloré. Des ponts, des forêts de plastique, j'avoue ne pas avoir tout compris mais c'était sympa.
Dessin d'une petite fille qui serait âgée de 11 ans... Soit j'étais une vraie pioche en dessin, soit les parents ont donné un coup de main!!
Un tronçon de l'Expo Axis, vu depuis le pavillon chinois
Sur le chemin du petit train...
Dans le petit train, passage devant une forêt un peu singulière dont les feuilles mortes sont en fait des morceaux de plastique
Jardin chinois du futur
La fin de la visite est plus réaliste et présente des solutions aux énergies fossiles comme la classique énergie solaire mais aussi, plus surprenant, par les algues qui serviraient à la fois de nourriture, de carburant et absorberaient une grande partie de CO2.
Le vent
Les algues
En redescendant par les escaliers roulants
En résumé, un pavillon que j'ai beaucoup aimé par la variété qu'il présentait, la mise en scène, l'originalité, tout en restant chinois...
L'Expo Culture Center, depuis le jardin du pavillon chinois
Dernière image du pavillon chinois
16h00, je quitte l'expo complètement lessivé après avoir visité en tout 11 pavillons et avoir terminé par une fondue au chocolat à 29 RMB pour 4 petits morceaux de fruits mais du bon, du très bon chocolat!
Fondue au chocolat dans le World Restaurant qui se situe dans le Gourmet and Shopping Center
Sur le chemin de la sortie